Le cycle de Drenaï, Légende de David Gemmell
Le cycle de Drenaï
Légende
de David Gemmell
Résumé : Son nom est Druss. Garçon violent et maladroit, il vit dans un petit village de paysans situé au pied des montagnes du pays drenaï. Bûcheron hargneux le jour, époux tendre le soir, il mène une existence paisible au milieu des bois. Jusqu’au jour où une troupe de mercenaires envahit le village pour tuer tous les hommes et capturer toutes les femmes. Druss, alors dans la forêt, arrive trop tard sur les lieux du massacre. Le village est détruit, son père gît dans une mare de sang. Et Rowena, sa femme, a disparu… S’armant de Snaga, une hache ayant appartenu à son grand-père, il part à la poursuite des ravisseurs. Déterminé à retrouver son épouse, rien ne devra se mettre en travers de son chemin. Mais la route sera longue pour ce jeune homme inexpérimenté. Car sa quête le mènera jusqu’au bout du monde. Il deviendra lutteur et mercenaire, il fera tomber des royaumes, il en élèvera d’autres, il combattra bêtes, hommes et démons. Car il est Druss, et voici sa légende…
Avis de Nymphy : 'Oh mon dieu, oh mon dieu!' aura été l'interjection que j'aurais le plus utilisée lors de la lecture de ce livre. Et pas dans le bon sens.
Comme je l'ai dit dans mes précédents posts, j'ai eu vraiment beaucoup de mal à accrocher à l'univers du Cycle de Drenaï. Peut-être est-ce de ma faute, mais personnellement, quand je lis de la fantasy, c'est pour m'évader dans un monde où rien ne ressemble au nôtre. Oui, je veux de la magie, je veux des créatures imaginaires, je veux de l'aventure, des amours impossibles et bien sûr, la guerre typique qui est au centre de ce genre de récits. Or, tout cela faisait cruellement défaut dans ce livre, où l'originalité (Et encore le mot est faible) était d'une banalité affligeante (à part peut-être un effort pour trouver des noms étranges, d'ailleurs, il y en a deux trois qui étaient pas mal).
Commençons par les personnages, source première de mes cris incessants .
Virae, une fougueuse comtesse, élevée en vraie guerrière, fière, farouche, qu'aucune homme n'a jamais touché bref, une vrai Lara Croft de fantasy, MAIS qui ouvre les jambes au premier venu ! Oh mon dieu oh mon dieu !
Druss, la fameuse légende, que tous admirent, imbattable, fort comme un boeuf, lumière dans les ténèbres, source d'espoir, mais quelle vulgarité (Qui a compté le nombre de 'Fils de pute !' ?', franchement hallucinant ! oO), mais quelle petitesse d'esprit, Voix Rambo on 'Je comprends rien à ce que vous me dites. Moi, je suis un soldat, je tue et c'est tout', bref tout dans les muscles, rien dans la tête! Peut-être que Rambo et cie, ça passe à la télé, sur papier, un vieux grincheux qui gueule, qui pue et qui ne sait dire que 'Ta gueule !', c'est franchement ridicule et peu crédile. Je n'ai pas cru à sa légende ne fut-ce qu'une seconde et il ne m'a pas emmnée avec lui dans la bataille. Quand il est mort, je n'ai eu aucune émotion. Bref, un personnage très mal développé .
Autre personnage féminin qui vaut la peine d'être citée: Caessa ! Comme Virae, une vraie guerrière, une iron maiden, mais quelle arrogance, quelle suffisance ! J'ai bien aimé aussi le fait que parce qu'elle était désirable aux yeux de tous, son but n'était que 'la provocation, comme l'est le but de toute femme'. Oh mon dieu ! Oh mon dieu ! .
Allez, un petit dernier pour la route, je l'aime bien celui-là : le petit Flécheur. Fier guerrier, détrousseur de ces bois à la Robin des Bois, mais qui a un gros chagrin sur le coeur...
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Passons à l'intrigue en elle-même.
Vous êtes prévenus : il faut attendre environ 350 pages avant que l'intrigue ne démarre. 350 pages d'une importance primordiale car elles servent à délivrer des vérités du genre :
- 'Tu veux être guerrier ? Tu veux être un soldat ? Reste chez toi, petit ! Tu ne comprends pas que ce n'est pas un jeu ? Que tu vas mourir ? Cherche toi une femme, fais ds enfants, et chante leur nos exploits, pour nous qui comprenons vraiment l'enjeu de tout ceci !'
Oh mon dieu ! Oh mon dieu !
- 'Allez, fiston, ta femme est morte, mais d'autres que toi ont vécu ça avant. Tu vas pas te tailler les veines pour ça, il y a toute une armée prête à le faire pour toi.
- Je m'en fous ! Je l'aime !!!!!!
- Allez, calme-toi, petit. Ca va passer. Enfin, pas trop...'
Oh mon dieu ! Oh mon dieu !
Franchement, j'ai rarement lu une histoire aussi kitsch. C'est fascinant, parce qu'à la base, c'est censé être une histoire de gros durs quand même. Alors, autant avec le Seigneur des Anneaux, on a envie de se lever de son siège de prendre un balai et un carton (traduction: une épée et un bouclier) pour se jeter dans la mêlée (en gros courrir dans le jardin en hurlant 'Pour FRrrrrrrrrodon !' sous les yeux du chat, qui d'un air condescendant va penser 'Quelle mouche a encore piqué cet humain ? Il faudrait peut-être qu'il arrête les livres'), autant là, on rigole tellement ça fait pitié. Honnêtement, je ne critique pas l'idée en elle-même des discours moralisateurs (oui, oui malgré la virulence de mes propos). En toute honnêteé, il y a vraiment de beaux passages - surtout sur la fin - et personnellement, étant idéaliste, je suis une grande amoureuse de principes et de valeurs. Mais répétés pendant 350 pages et pas toujours très bien écrits, c'est vraiment trop et ça ne parvient en rien à masquer la pauvreté du récit. Car il ne faut pas s'y tromper. Derrière les nombreux personnages, les tentatives de descriptions psychologiques ratées (Ben oui, on dirait qu'ils ont tous eu une vie malheureuse et qu'il faudrait tous les plaindre, les pauvres), il ne reste pas grand chose à part 'Les Nadirs vont arriver, on va tous mourir, le ciel est bleu aujourd'hui, blablabla...' Mais encore !!!!
D'autant plus que tout ça est écrit dans un style très cahotique! Autant il y a des passages très bien écrits, qui donneraient presque envie de pleurer, autant on retombe tout aussi vite dans le 'Bouge-toi, fiston, que je casse la gueule à ce putois qui me gêne la vue'.
Cependant, je dois être honnête et donner quelques points positifs. Après la lecture fastidieuse de ces 350 pages, les Nadirs sont finalement arrivés et j'ai ENFIN pu apprécier ce récit. Vous allez me dire, 'De l'action après autant d'attente, il y avait de quoi apprécier', mais ce qui m'a vraiment plu a été l'introduction tant attendue de quelques éléments fantastiques. J'ai beaucoup aimé la façon dont les Trente attaquent (même si ça ne tient qu'en une page, ça avait le mérite d'être intéressant), l'explication des différents murs (idem, ça ne tient qu'en une page, mais c'était intéressant), mais j'ai surtout aimé la fin de la guerre, la sorte de petit humour qui m'a permis de terminer le livre dans la bonne humeur.
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En conclusion, je ne sais que dire. Que ce livre soit considéré comme un classique de la littérature fantasy me laisse coite. Franchement, y a beaucoup beaucoup beaucoup mieux, que ça soit au niveau de l'intrigue, des personnages, des éléments imaginaires ou du reste. Il y a bien 300 pages en trop dans ce livre, franchement, on dirait qu'on a écrit pour dire d'écrire. Comme je l'ai dit, je dois avouer que la fin m'a un peu réconciliée avec l'auteur, même si honnêtement, je doute lire un autre de ces livres. Je dirais donc que pour moi c'est un fantasy 'de gare', càd à lire quand le train qu'on doit prendre a 2 heures de retard et qu'on a rien d'autre sous la main ou quand on est coincé pendant 2 jours à l'aéroport comme ce fut le cas pour de nombreux passagers les deux hivers passés. Sinon, lisez Tolkien, 1000 fois mieux.
Allez, un petit pour ne pas être trop méchante.